En 2005, le label Israélien Mio Records, spécialisé dans la réédition d’albums pour la plupart français, fermait ses portes et se débarrassait de ses stocks à très bas prix. C’était alors l’occasion de faire des découvertes sonores assez extraordinaires, dont par exemple Jean Cohen-Solal, ou bien Philippe Besombes.
Parmi ces rééditions, celle d’un groupe français aux pointes de l’avant-garde : Mosaïc. L’histoire prend racine au débuts des années 70 lorsque les frères Brebion, Yves ( Guitare et piano) et Hubert (batterie) formèrent un groupe sans nom avec lequel ils firent des reprise de Zappa, Cream, Hendrix pour vite bifurquer vers des contrées plus progressives comme King Crimson et Soft Machine.
Le groupe prit le nom de Mosaïc en 1974 et fut rejoint par Jean-Pierre Escoffier aux claviers et à la guitare, et particulièrement aidé par leur ami et ingénieur du son Didier Salun, présent à chaque concert. Le plus difficile fut de trouver un bassiste, plusieurs se succédèrent mais c’est Philippe Le Mongne (qui jouera plu tard avec Taxi Girl) qui sera présent sur l’album.
Le groupe tourna pas mal dans les festivals en France, fit une K7 tirée à 200 exemplaires distribuées dans les concerts et finirent par enregistrer leur album, Ultimatum, en 1978, publié lui à 500 exemplaires par les ultra confidentielles Production Ekimoz. La même année Yves Brebion quitte le groupe, qui se disloque en 1979.
Ultimatum est un concentré de jazz-rock un peu agressif, un peu loin des envolées baba cool que l’on pouvait rencontrer dans les groupes de rock progressif français. On pense parfois à Red Noise qui aurait appris à jouer, mais aussi à Henry Cow. Le nom des titres, Croisière sur l’Amoco-Cadiz, Picnic à Grigny, Parapluie Fuzz… sont loin d’être bucoliques, et on serait tenté de dire que le jazz-rock de Mosaïc a des accents punk.
La réédition cd de 2003 par Mio Records contenait en plus de l’album, la K7 Cuvée 1977 et deux inédits dont un morceau Live. Le vinyle d’origine, lui, se trouve bien évidemment à un prix élevé.