Ce n'est pas toujours facile de trouver des perles rares aux puces de Saint Ouen, surtout un disque que l'on cherche depuis longtemps. Oui, cela faisait quelques années que je voulais écouter Metro, cela date exactement de 2003, date à laquelle j'ai découvert Duncan Browne, un des fondateurs du groupe. Duncan Browne, j'en reparlerai. Il a réalisé un album indispensable, Give me take you, mais il a déjà été commenté maintes fois, un peu partout. Bref, en 2003, trouver un disque en tapant  » Metro  » sur Google, ça relève de la gageure. Mais quel nom à la con ! Quand en plus l'album est éponyme, c'est le bordel. Même en tapant Duncan Browne avec. Incapable de trouver. On abandonne. J'aurais sûrement pu le trouver sur une boutique en ligne, vu que l'album avait été réédité en 2001, mais il devait sûrement être trop cher pour moi. Peut-être n'étais-je pas assez motivé. Peur sans doute d'acheter un album mineur. Metro est donc passé sous un tunnel de quelques années, bien qu'il me semble avoir scruté quelquefois s'il n'était pas disponible à un prix abordable.

Ce n'est que l'année dernière que je suis tombé sur le vinyle, aux Puces,  pour quelques pennys, Annie. J'eus du mal à reconnaître Browne sur la pochette. Fini le hippie, place au dandy. Sur pochette, je n'aurais pas acheté. On pressent une arnaque.

Car ce premier album de Metro est surtout connu pour un titre, qui a été repris par David Bowie, sur l'album de merde qui a relancé sa carrière en 1982, à savoir Let's Dance. Let's Dance ou comment transformer une icône en produit peroxydé et marqueté. Que les gamines écervelées de la cinquième 11 ou de la quatrième 3 voulussent remuer leur popotin sur un Bowie dont elles ne connaissaient que dalle étaient déjà un signe. Il ne fallait pas écouter ce putain d'album. Mais bon, j'ai plongé dedans, comme tout bonhomme de 13 ans qui se cherche. Poussant le vice à me faire emmener au concert en à l'hippodrome d'Auteil par une tante qui fumait pétard sur pétard. N'empêche, avec Let's Dance, Bowie a approuvé le tournant néo libéral de la musique des années 80 et tout le bullshitisme à base Fairlight et de solos à la con. Dans Let's Dance, donc, il y avait  Criminal , que j'avais oublié, comme tout le reste de l'album.

Vous entendez la différence ? La version de Bowie me fait penser à une bonne chanson qui serait passée dans un flipper, joué par Tommy des Who (le personnage aveugle, sourd et muet) et qui serait sortie de là désorientée, sautillante et fabriquée en Chine de surcroît.

Et maintenant, l'album de Metro? Quelques accents de glam, des sonorités pré new waves. Ça, c'est pour la première face. Sur la deuxième face, les chansons sont beaucoup plus empreintes de l'influence de Duncan Browne, on y reconnaît aisément son jeu de guitare acoustique, les mélodies sont plus pop. Metro est assurément un album de qualité, qui s'étoffe au bout de quelques écoutes. Dernier point, ne négligeons pas la voix de Peter Godwin, l'autre leader de ce groupe britannique, et aussi habile songwriter, comme le prouve ce morceau

Metro a fait deux autres albums sans Duncan Browne,  que je n'ai pas écoutés. Peter Godwin a continué un peu en solo pour faire des singles malheureusement dans l'air du temps, comme ce Images for heaven, qui me rappelle les heures les plus sombres de mes boums à l'aube de ma puberté.

Duncan Browne a lui aussi terminé sa carrière par quelques albums insignifiants avant de s'éteindre en 1993.

Malgré la réédition en CD de 2001, le premier album de Metro est moins cher en vinyle de l'époque

[mise à jour du 17 septembre 2018] En a paru une rétrospective en CD avec l'album de Metro, et deux albums solos de Duncan Browne, The Wild Places et Streets of Fire, sous le nom de “Planet Earth – The Transatlantic Years -” (Sanctuary Records / Cherry Red)