En France, on est longtemps passé à côté de la country. Elle revêtait à nos yeux, tout ce que l’on déteste des Etats-Unis , notamment des états sudistes. En outre, la productivité commerciale et abondante de ce style de musique sur place, a donné lieu à ribambelles d’horreurs pour des oreilles un peu sensibles. Bref, pour beaucoup, la country, c’était de la soupe. Puis, il y a un peu plus de dix ans, les Inrocks, aidés en cela par une très belle réédition, nous ont dit d’écouter Gram Parsons. Ce qu’on a fait avec bonheur. Puis de Gram Parsons, on a bifurqué vers Kris Kristofferson, Townes Van Zandt et tant d’autres… la country a, peu à peu, retrouvé ses lettres de noblesse, comme l’explique fort judicieusement cet article.
Michael Dinner, lui, n’est pas considéré comme un maître de la Country, pourtant, son premier album, The Great Pretender, peut être considéré comme un modèle du genre, bien qu’il fût enregistré à Los Angeles et San Francisco, et non à Nashville. Âgé d’à peine 21 ans lors de l’enregistrement, il est déjà entouré d’une tripotée de noms connus dans le milieu, dont Linda Rondstadt qui avait embarqué son line up (Herb Pedersen, Michael Bowden, Mickey McGee, Ed Black , Bob Warford). Et, de fait, les parties instrumentales sont de hautes volées.
Toutes les titres sont signés de Michael Dinner lui même, qui joue de la guitare acoustique et chante, d’une voix grave mais qui peut manquer un peu de couleur de temps en temps. Qu’importe, il y a un vrai sens du songwriting, et, surtout, de l’arrangement. La guitar slide crissante de Tattooed Man From Chelesa (jouée par Don Felder des Eagles), l’accordéon en retrait mais exquis de Pentacott Lane, les percussions de Jamaïca... font que cet album de country, pourtant classique, n’est jamais ennuyeux, bien au contraire.
Michael Dinner a enregistré en deuxième album en 1976, plus soft rock, mais pas moins inintéressant, Tom Thumb The Dreamer. Puis arrête la musique, et laisse donc une toute petite discographie, un peu à l’instar de Laurie Styvers. On retrouve Michael Dinner une dizaine d’années plus tard comme producteur et directeur de programme et séries TV, métier qu’il continue à faire actuellement. Il a dirigé dernièrement des épisodes pour les séries Master of Sex et The Get Down (qui retrace de manière romancée les débuts du Hip-Hop).
The Great Pretender, tout comme son successeur Tom Thumb The Dreamer, n’ont jamais été réédité, ni en cd ni en vinyle. Il serait pourtant intéressant de pouvoir bénéficier d’une belle réédition de ce bel album oublié de Country.
Michael Dinner – The Great Pretender Label: Fantasy – F-9454
Effectivement j’attends vainement depuis des décennies que the « great Pretender » sorte en cd, mais rien à l’horizon… . D’abord le pressage est excellent, mais la mise en place et la prise de son sont au mieux, c’est dire que ça envoie net et carré à partir d’une platine disque vers de bonnes enceintes.
Je possède les deux vinyles depuis les 70’s mais j’ai une vraie affection pour le premier
Les 2 LP existent en CD japonais dont je possède le Great Pretender (et les 2 en vinyle bien sûr).
Bonjour !
Je possède effectivement les deux LP de Michaël Dinner depuis les 80’s ; « the great pretender » très country est vraiment très bien enregistré, avec une excellente dynamique.
Contrairement à ce que vous indiquez ces 2 lp’s existent en CD japonais et j’attends d’ailleurs « the great pretender » d’un jour à l’autre.
Bonjour !
Le CD japonais neuf « the great pretender » indiqué dans mon post précédent est arrivé ce jour ! Direction le lecteur CD… ! Allait-on retrouver la magie du vinyle… ?
Très belle couverture (la réduction de celle du LP), 2 sleeves dans la pochette accompagnent le cd.
Le son : on retrouve la même dynamique que sur le LP : effets stéréos nombreux et riches, avec les instruments répartis sur les 2 enceintes. Superbes pedal steel et fiddle très en avant, de même que les guitares et l’orgue. La batterie est percutante avec une belle présence de la caisse claire sur certains morceaux. La voix de Michael Dinner ? Très belle avec un timbre reconnaissable, d’autant plus qu’il signe ses textes et que les mélodies sont très personnelles et différentes de celles des countrymen classiques des 70’s et des 80’s (Nelson, Jennings, Kristofferson, … ).
Un très beau CD !