Parfois on découvre un groupe, un album, par le plus simple des chemins, qui est donc celui que l’on emprunte le moins parce qu’il n’est pas forcément le plus glorieux. C’est les soldes : je parcours un site marchand dans la section vinyle, je vois un album avec une pochette qui ressemble de loin à celle du premier album des Rolling Stones, mais avec un métis rasé. Le prix est dérisoire. J’achète. Je reçois. Je découvre.
The Wheels est un groupe irlandais, de Belfast plus précisément. Comme Them. Comme eux, Them, ils chantent Gloria, l’hymne iconoclaste à trois accords. Mais ce sont eux, Them, les premiers, qui raflent la mise. Normal.
Réembobinons. Brian Rossi joue dans un groupe de Skiffle depuis la fin des années 50. Il fonde The Wheels avec le guitariste Herbie Armstrong. En 1964, le groupe se barre à Blackpool, on eût pu dire sur le continent si la Grande Bretagne n’eût pas été aussi une île. A croire qu’ils l’ont fait exprès. Qui ça ils? bah eux, voyons.
Rod Demick rejoint The Wheels, il faisait aussi partie d’un groupe de Skiffle, The Vibros. The Wheels publie donc Gloria comme premier single, ce qui est une erreur.
Flop. Le deuxième est signé d’originaux, Bad Little Woman et Road Block. La première chanson est réenregistrée pour le marché américain sou le nom de The Wheel -a- ways pour ne pas les confondre avec un autre groupe local.
Brian Rossi quitte le groupe, un dernier single paraît, Rossi revient et le groupe splite, on est en 1967. Le groupe aura duré 3 ans. Et est parti des les oubliettes du rock.
Les trois singles plus quelques inédits paraissent d’abord en CD en 1997. Le même matériel est réutilisé pour la réédition vinyle en 2012. Réédition propre avec un bon pressage;
Qu’en est-il maintenant de la musique de The Wheels ? Comme des tonnes de groupes à l’époque, The Wheels avait un potentiel car de bons musiciens et un chanteur charismatique. Toutes les chansons s’écoutent avec un réel plaisir, et nul doute que vous pourriez passer n’importe lequel des morceaux dans une soirée sans vous faire jeter. On peut même songer que d’aucuns et d’aucunes puisse bouger son popotin sans rechigner. Maintenant, on sent bien que The Wheels a manqué d’espace pour se faire un nom mais aussi créer un univers qui lui était propre. Them étant déjà passé par là.
Néanmoins lorsque l’on écoute la version américaine de Bad Little Woman, on se prend à regretter que The Wheels n’ait pas eu l’opportunité de faire un vrai album.
Et on trouve des infos sur le groupe en anglais, là