Internet permet parfois de terminer des histoires que l’on avait commencées vingt ans plus tôt. L’on se souvient d’un groupe croisé lors d’un concert, et si, par bonheur, le nom est resté gravé dans la mémoire, il y a des chances à ce qu’on puisse le réécouter, voire retrouver des galettes du dit artiste. C’est ainsi qu’il y a quelques années, j’ai remis la main sur le EP – Beginning blue, de Candle. Candle, je les avais connus à la même époque, et dans les mêmes circonstance, que Lucie Vacarme, sauf qu’eux, je les ais vus en concert. Pas très longtemps, il me semble, mais suffisamment en tout cas pour pouvoir les rechercher sur Internet il y a quelques années. Un farfelu vendait le cd d’occas à prix d’ami. Je l’ai donc acheté et j’ai ainsi pu frimer auprès du bassiste de Sons of Frida en lui faisant découvrir un groupe de shoegaze qu’il ne connaissait pas. Ho, ce n’est pas un EP exceptionnel, juste 4 titres bien ficelés d’un shoegazing propre et planant, qui s’écoute toujours avec plaisir.
Candle c’était Julien Retaillaud et Isabelle Andres. Ils ont sorti leur disque sur Lithium, le label de Lucie Vacarme, justement. On est en 1992, je n’entends plus parler de Candle après ce concert de juin, 3 jours après avoir vu Nirvana au Zénith. A peine ai-je su que le groupe s’appelait désormais Carmine. Et Carmine, je l’ai écouté là, dernièrement, pour poursuivre l’histoire. Plus précisément, j’ai écouté Lumielle, leur deuxième album paru en 1995. Et je suis tombé sur le cul. Carmine c’est toujours Julien et Isabelle, mais avec Théo à la batterie. Le shoegazing n’est plus là, du moins pas de manière flagrante. Finies les guitares sursaturées. Les dissonances, en revanche, peuvent encore s’infiltrer, mais avec parcimonie. Les voix entremêlées d’Isabelle et Julien, elles, viennent de Candle, et sont encore plus envoutantes. On est assez frappés d’ailleurs par la modernité du dispositif vocal, qui rappelle furieusement la multitude de groupes basés sur un duo vocal mixte, je pense à Metronomy ou The XX entre autres.
Lumielle, c’est c’est un peu de la chanson française kraut-rock avec des violons et du mélodica. Vingt-ans après, ça sonne comme un disque de maintenant enregistré à la maison. Parfois, les prises de son sur la voix sont un peu hasardeuses, mais on a entendu pire pendant les années MySpace. Les chansons sont entêtantes à souhait, à l’instar de So beautiful, qui tournoie sur son gimmick.
Les univers s’enchaînent, sans jamais démentir le précédent, mais il est clair que l’on n’a pas le temps de s’ennuyer avec cet album français – mais polyglotte – d’une audace trop rare dans nos contrées.
Vous saurez tout ce qu’il faut savoir sur Carmine/Candle sur ce blog à leur mémoire
On le trouve en numérique légal sur les plateformes… mais plus difficile à trouver en CD et encore moins en vinyle. Une réédition s’impose!
Hey ! Aaaah…Candle…Carmine..
Que de souvenirs. Tu écris « ce n’est pas un EP exceptionnel » mais faudrait au moins dire que c’est très très bon…surtout losque l’on replace dans le contexte c’est quand même contemporain de Loveless de MBV, donc je dirais que c’était sacrément inspiré quand même…:-)