Que sait-on au juste de John and Philipa Cooper ? Assez peu de choses en fin de compte, ils seraient frères et sœurs, et viendraient de Johannesburg, d’Afrique du Sud, donc. The Cooperville Times est leur unique album, et l’on ne retrouve même pas, à l’heure actuelle, la référence du premier pressage sur Discogs .
Beaucoup de mystères quelque peu dissipés par les rééditions successives en 2003 et 2010 par Shadoks Music. L’un des guitaristes Julian Laxton faisait partie d’un autre groupe local, Freedoms Children, un peu moins confidentiel et a raconté que les frères et sœurs s’étaient barrés au Royaume Uni peu après la sortie de l’album. Et ce n’est pas très étonnant, tant l’album s’inscrit dans la lignée psych-folk britannique qui sévit à l’époque, avec plus ou moins de succès, il faut l’avouer.
Si Shadok Music évoque Billy Nichols et Duncan Browne pour essayer de classer John and Philipa Cooper, on peut aussi dire que Fairport Convention et The Incredible String Band ne sont pas loin. Les frères et sœurs, uniquement chanteurs sur l’album, ne chantent pas ou peu en même temps, et donc se partage le lead singer selon les chansons. La voix de Philipa, très haut perchée, acidifie parfois un propos le plus souvent très mélodique. Aucun ingrédient de l’époque ne manque pour réaliser un album folk psychédélique : tambourins, clavecins, flûtes, arpèges folk… Et les compositions tiennent le plus souvent la route.
Le morceau inaugural, The Mad Professor, reste le meilleur
Mais on appréciera d’autres titres plus éthérés comme I’ll Be More Than Satisfied
Le documentaire Sugar Man, qui retrace l’épopée de Sixto Rodriguez et de sa notoriété en Afrique du Sud sans que lui même ne fût au courant, montre une société complètement fermée dont on ne savait pas grand chose en fin de compte. Il y a fort à parier qu’à l’instar de John and Philipa Cooper, il reste beaucoup d’albums de cette qualité à découvrir dans le pays du Cap.