En 1967, un groupe de Rythm and Blues peine à percer. Ils s’appellent The Artwoods du nom de leur chanteur Art Wood, frère de Ronnie, guitariste des Rolling Stones depuis près de 40 ans maintenant. The Artwoods ont sorti une poignée de singles qui connurent à peu près tous l’insuccès notoire, à l’exception de I take what I want, qui réussit à se hisser tant bien que mal à la 35ème place.
The Artwoods avait pourtant en son sein de très bons musiciens, dont certains ont connu quand même une putain de carrière et d’autres un peu moins: John Lord, fondateur de Deep Purple. Keef Hartley, batteur éphémère de John Mayall and the Bluesbreakers, Malcom Pool fut membre de Accolade puis Colloseum… et enfin celui qui nous intéresse : Derek Griffiths.
Derek Griffiths a un handicap sérieux pour qui recherche des infos sur lui: il est l’homonyme d’un acteur britannique assez connu outre manche. Après son aventure avec The Artwoods, le guitariste rejoint en 1967 un groupe qui eut son heure de gloire bien qu’aujourd’hui oublié : Lucas & The Mike Cotton Sound. Derek quitte le groupe en 1968, puis est recontacté par certains de ses membres pour un nouveau projet qui s’appellera Satisfaction. Ils écrivent et enregistrent un album éponyme en 1970 et tournent dans les facs et autres clubs.
Mais tout cela coûte cher et, par manque d’argent, le groupe splitte. Bon. Entre temps ils ont enregistré leur second album Three ages of man, sorte d’album concept Jazz-Rock qualifié par l’intéressé comme un mix entre « Blood Sweet an Tears et les débuts de Chicago ». La présence de cuivres et de flûtes vient effectivement apporter une touche un peu fusion à un rock parfois graisseux. L’ensemble est surtout de très bonne tenue… Il est des lors impensable qu’il fût resté dans des placards pendant plus de 40 ans…
C’est en travaillant sur un autre morceau rare auquel Derek Griffith avait participé que le Richard Searle d’Acid Jazz Records tombe sur les bande de Three ages of man. Autant dire qu’il n’a pas trop hésité à le sortir sur son label en 2014. On trouve donc le vinyle assez facilement, il serait dommage de se passer cette pièce de qualité, d’autant que le mastering est réussi.
Derek Griffiths a continué sa carrière de guitariste et a notamment participé à plusieurs albums de Colin Blunstone dont l’excellent Ennismore.
Celui a la pochette jaune me semble meilleur et je ne comprends pas que ce disque soit resté obscur