Lorsque l’on prononce le terme Soft Rock, l’on peut souvent soulever quelques réticences, qui ne sont pas forcément illégitimes. Dans les appellations d’origines incontrôlées, celle de Soft Rock fait figure de fourre tout, et il n’est pas rare à ce qu’on le confonde avec ce qu’on appelle, vulgairement, la soupe. En outre, on a tendance à assimiler ce style de musique aux seuls États-Unis, et plus particulièrement la Californie.
Nul doute que cette compilation nommée ZigZag (qui n’a rien a voir avec le groupe français chroniqué ici), viendra bouleverser beaucoup d’apriori, du moins, parmi ceux qui en ont. Car après tout, personne ne déteste foncièrement le soft rock, ni ne s’en réclame.
Zigzag – 20 junkshop soft rock singles donc, est une compilation qui reprend le titre d’un magazine du début des années 70, et qui parlait de la scène rock… anglaise ! Car oui, les 20 titres présentés ici sont tous le fruits de britanniques, hormis le titre de Tim Rose, mais ça ne compte pas, il s’était installé au Royaume Uni où il faisait carrière. L’influence de la musique Américaine, et notamment country, était réelle outre-manche, et l’on vit arriver pléthore de chanteurs et chanteuses qui étaient aussi des songwriters patentés.
Outre l’espace temps restreint, les quatre premières années des seventies, le style musical , le soft rock, et la géographie, le Royaume-Uni, la quatrième contrainte de cette compil, est qu’elle ne recense que des titres parus en single. Certains d’entre eux furent d’ailleurs des hits, ou sont du moins entrés dans les charts, à l’instar de ce titre de Brian Protheroe – Pinball
D’autres n’ont pas connu la même chance, même si certains de leurs interprètes ont eu des carrières honorables, telle cette Lesley Duncan, auteur d’un hit Love Song (Interprété aussi par Elton John). Dans cette compilation, cette autre chanson moins connue, Everything Changes.
On retrouve aussi Colin Blunstone, chanteur des Zombies, qui opéra sous le nom de Neil MacArthur avec son titre It’s not Easy
On ne passera pas en revue ici, dans cet article, tous les artistes de cet album. Mais, il n’est pas impossible que l’on revienne sur la plupart d’entre eux d’une manière ou d’une autre.
Cette compilation parue en 2003, éditée par le Label RPM, frappe par son extrême homogénéité, en dépit d’un cahier des charges exigeant. L’écoute de cet album rend extrêmement serein, on a envie d’ouvrir des fenêtres qui donneraient sur un champs verdoyant, et où l’on préparerait un pique nique forcément ensoleillé. Plus de dix ans après l’avoir acheté, je l’écoute toujours avec autant de plaisir, aucun titre n’est à jeter. Les arrangements sont souvent somptueux sans êtres grandiloquents, et l’on découvre multiples voix subtiles et envoutantes.
Sorti uniquement en CD, le livret est, lui, assez complet, et permet, en outre, d’explorer plus à fond la discographie de ces artistes inconnus, du moins en France (peut-être que le nom de quelques uns parlent encore aux vieux britanniques). Pour se le procurer, il faut aller plutôt chez les marchands en ligne étrangers, vu qu’apparemment, en France, il n’est plus disponible qu’à un prix déraisonnable.
En attendant, voici la track list, au cas où vous tomberiez sur ces singles en brocante (on ne sait jamais)
1 Brian Protheroe – Pinball
2 Clifford T. Ward – Wherewithall
3 Howard Werth – You’re Not Smiling
4 Sarstedt Brothers – Chinese Restaurant
5 Tim Rose – (You’ve Got To) Hide Your Love Away
6 Ellis – El Doomo
7 Leo Sayer – Why Is Everybody Going Home?
8 English Rose – Yesterday’s Hero
9 John Howard – Goodbye Suzie
10 Neil MacArthur – It’s Not Easy
11 Laurie Styvers – Beat The Reaper
12 Jake – And In The Morning
13 Ray Fenwick – Home Is Where You Find It
14 Ewan Stephens – Queen Of The Good Times
15 Lesley Duncan – Everything Changes
16 Mike Hurst – Lord I Don’t Have The Time
17 Ewan Stephens – We Can Give It A Try
18 Mike d’Abo -Let It Roar
19 Curtiss Maldoon – One Way Ticket
20 John Carter – One More Mile To Freedom
