Pochette de l'abum Beat of the street

Disons le d’emblée, l’album ici chroniqué n’est pas une perle rare. Il s’agit plutôt d’un groupe qui a eu son heure de gloire et qui est tombé dans les oubliettes. S’il n’y avait eu un vendeur sympa dans une convention du disque à Paris, (oui, ça existe), je ne l’aurai probablement jamais écouté. Ce vendeur, saluons le, n’était pas un professionnel, mais vendait « sa collection » (« tu comprends, la famille » m’avait il soupiré). Du coup, non seulement il vendait ses disques à des prix plus qu’abordables, mais il était aussi de bon conseil. Ainsi, c’est lui qui m’a vendu le Pacific Drift en me les présentant comme des frangins de son des obscurs Honeybus, ce qui, après écoute, ne s’était pas avéré, mais au moins ça a permis un bon échange verbal. J’ai rencontré ainsi un type en chair et en os qui connaissait Pete Dello (le chanteur des Honeybus dont je chroniquerai l’album solo plus tard) , et ça, déjà, je n’étais pas sûr que ça arrivât un jour dans ma vie. Toujours est-il que dans la foulée, il m’a conseillé The Sutherland Brothers and Quiver. Bon. J’achète.

Qui sont-ils ces gens qui ont un nom de groupe compliqué ? D’abord deux frangins, Gavin and Iain Sutherland. Ils viennent des îles britanniques, et leur duo est plutôt folk rock. Ils commencent leur carrière en 1968 mais ne publient qu’en 1972 leur premier album chez Islands Records, suivi  d’un autre la même année. Ces sacripants sont foutrement prolifiques. En 1973 ils s’acoquinent avec un groupe, Quiver, qui a déjà sorti deux albums. Pour ne pas s’emmerder, sûrement, à trouver un nom sympa que tout le monde retiendrait, ils se sont appelés The Sutherland Brothers and Quiver. Rien que pour faire chier le francophone de base qui ne pourra jamais répéter le nom de ce groupe à ses parents le dimanche midi devant le gigot. Et encore mois à ses amis un samedi soir après un pétard.

Beat of the street est le troisième album publié sous ce nom et ne donne aucun hit. Le groupe quitte juste après Island Records pour CBS, car Island ne distribuait pas les singles aux States. Bon. Vu comment Island a géré Nick Drake à l’époque, on est peu étonné.

Deux plus tard, en 1976, The Sutherland Brothers and Quiver ont un hit au top ten Britannique, numéro 1 en Irlande, aux Pays Bas puis en Belgique : Arms of Mary.

 

En 1979, les Sutherland Brothers redeviennent un duo et enregistrent un dernier album. Puis, c’est fini. Enfin, Gavin ressort des albums au début des années 2000, tout de même.

Revenons à Beat of the Street. Il ne sonne pas très anglais, il faut bien avouer. Il a cette indolence des premières années de la décennie. Néanmoins, il s’écoute facilement. Il contient à mon avis deux supers titres, dont un qui est surtout connu pour sa reprise.

L’original :

La copie

L’autre titre qui vaut le détour c’est Annie, une ballade Soft-rock qui se démode à peine

On l’aura compris, Beat of the street, n’est pas vraiment un trésor, mais plutôt  une porte d’entrée à une discographie, celle des frères Sutherland, qu’il serait franchement dommage d’oublier.

On peut trouver les versions vinyles ici