Ce petit fascicule de 124 pages fait la une des sites qui parlent de musique, et il serait étonnant qu’un collectionneur ne l’ait pas en sa possession, étant donné qu’il est sorti il y a un peu moins de deux mois, une éternité au vingt-et-unième siècle numérisé. L’art de ranger ses disques, comme son titre l’indique, se veut un manuel un peu didactique, souvent drôle, pour la question qui se pose à tout collectionneur : comment diable vais-je pouvoir m’y retrouver et surtout y retrouver un disque ?
Un collectionneur, un classement de disques
Outre l’aspect à la fois historique et théorique, on apprécie beaucoup la parole donnée à plusieurs collectionneurs : à travers eux se dessine des portraits amusants, rendent la matière collectionnée vivante. Il y a cependant, dans cette pathologie du rangement de collection, matière à analyse, voire à psychanalyse – notamment en ce qui concerne le classement. Il y a, sachez-le vous qui avez la chance de n’avoir que 50 galettes chez vous, plusieurs écoles concernant le classement. Alphabétique, par genre, par chronologie, il existe, en réalité, quasiment autant de classements qu’il y a de collectionneurs.
Par exemple le classement alphabétique m’est proprement insupportable. Il ne correspond à rien dans ma manière d’écouter de la musique. Il faut dire qu’avec l’âge, j’ai un peu tendance à ne pas retenir les noms, surtout de ceux les plus obscurs. Le classement par genre est au départ celui qui me sied le mieux, mais il ne tient pas longtemps. C’est ainsi que pour moi les « mastodontes » sont un genre. J’entends par mastodontes, ceux dont on est à peu près sûr que tout le monde connaît : Beatles, Rolling Stones, Led Zeppelin, Pink Floyd, etc. Par dessus le marché, je ne me résous pas à séparer les membres des groupes qui ont fait des albums solos. Ainsi on retrouvera un album solo de Bill Wyman à côté des Rolling Stones. Mais ça ne s’arrête pas là. Il peut y avoir des genres séquencés en période, des décennies pour être plus précis. C’est le cas pour ce qui est pop rock. Je ne parle pas des Various Artists classés à part. Bref, un sacré bazar dans lequel je suis le seul à me repérer… car, pour l’instant (la collection n’est pas trop grosse), je retrouve mes petits.
Vinyles, Cd, 45tours, quels meubles pour les ranger
Mais revenons au livre, il prodigue aussi de précieux conseils sur les meubles de rangements, notamment les indispensables Kallax (ex Epedit) de chez Ikea, mais pas seulement. Il y a aussi les différences entre les cd, les vinyles 33 tours, et le casse tête sans fin des 45 tours qui, décidément, ne vont nulle part. Seul manque peut-être, dans tout ces conseils, une petite référence à Discogs, qui peut être un outil servant au classement.
Ça se lit très rapidement, on rit souvent. Une fois la lecture terminée, en revanche, il va falloir ranger le livre. Et là c’est une autre histoire qui commence…
Philippe Blanchet et Frédéric Beghin – L’art de ranger ses disques (2019)
124 pages
ISBN-13: 978-2743647070
Lucas Parax