Comme je l’ai déjà dit dans la présentation de ce site, j’ai passé la fin de la première décennie de ce siècle à traquer sur les différents blogs musicaux de contrebande, qui commençaient à poindre de manière exponentielle sur le net, toutes les raretés psychédéliques, qu’elles fussent rééditées ou non. A force d’accumuler sur mes disques durs des gigas et des gigas de musique, j’en vins à ne plus me souvenir qui avait fait quoi, et n’avais plus le temps de vraiment écouter toute cette opulence du rare mise soudainement à disposition. Ce phénomène est d’ailleurs très bien décrit dans Retromania de Simon Reynolds : nous sommes quelques uns à être devenus des collectionneurs (de mp3) vite dépassés par leur collection.
Aussi, lorsque, après un achat impulsif – mû par la pochette aussi moche que psychédélique – cette année chez le disquaire Souffle Continu, je mis la galette aujourd’hui chroniquée sur ma platine, je me suis dit que, oui, je connaissais ces chansons. Et pour cause, elles faisaient partie de ces perles stockées sous format numérique – et rarement écoutées. Pour être franc, je pense que j’avais quand même écouté cet album plusieurs fois auparavant. Car il est rudement bon.
The Open Mind est un groupe anglais du sud de Londres, de Putney, plus précisément. Initialement appelé The Apaches, il se nommèrent ensuite The Drag Set, et firent sous ce nom un single qui a eu un succès d’estime, Day and Night.
Peu de temps après, Philip Fox (Batterie), Timothy Du Feu (basse) Terry Martin (Guitare et Chant), et Mike Brancaccio (Guitare solo et piano) prennent le nom de The Open Mind.
En 1969, sort donc l’album éponyme qui ne contient pas l’excellent single sorti le mois d’après, Magic Potion, ce qui dénote d’une conception marketing un peu étrange, il faut bien l’avouer.
D’ailleurs, l’album ne se vend pas. Comme c’est étrange. En même temps, 1969, c’est l’année d’Abbey Road, du premier album de Led Zep, et The Open Mind semblent être restés dans une mouvance post mod et psyché, donc un peu à contre courant de l’époque. Mais, en réalité, le nombre de groupes qui n’ont pas encore terminé d’explorer toutes les possibilités ouvertes seulement deux ans plus tôt sont encore nombreux. Et puis, par certains côtés, The Open Mind empruntent des voies assez proches de Cream, qui est alors au top. Alors non, l’oubli dans lequel est plongé The Open Mind est due, une fois de plus à une erreur de production et de commercialisation.
Heureusement cet album a été réédité, et avec brio, en 2006. par Sunbeam records. La pochette intérieure du Vinyle raconte toute l’histoire du groupe, agrémentée de belles photos, le pressage est très bon, reste maintenant à le trouver !
Une interview du bien nommé Tim Du Feu ici