Kamal Keila

Oui il y a des diggers fous, et certains encore plus fouilleurs que les autres. Et pour aller faire des recherches au il faut être sacrément opiniâtre. Mais le Habibi , dirigé par Jannis Stürtz et spécialisé dans les trouvailles musicales de l', n'a peur de rien.

Déjà, il faut savoir qu'il n'existait pas de labels au Soudan car ils étaient interdits. Les rares musiciens qui existaient pouvaient donc jouer pour la d'État, et parfois étaient enregistrés live. Mais ils n'avaient pas le droit de récupérer les bandes, pour ne pas les diffuser ailleurs.



Il y a donc là un double miracle. Déjà pour connaître Kamal Keila. Jannis Stürtz en avait entendu parler lors de recherches pour trouver des chansons de zouk arabes, on disait de lui qu'il était le James Brown ou le Fela Kuti du Soudan, pensez-donc ! Il réussit à le rencontrer, et Kamal Keila, par chance, avait réussi à récupérer des bandes d'un passage sur la Radio Soudanaise. En dépit des apparences (moisissures etc.) les bandes sont exploitables : deuxième miracle. Et même si l'ensemble reste inspiré du éthiopien des années 70, l'enregistrement date de 1992.

Selon le label, « certaines des chansons ont été écrites dans les années et font partie des sets de Keila depuis, avec seulement de petits changements pour les références contemporaines dans les paroles et parfois adoptant des « nouveaux » sons ici et là. »

Deux sessions de 5 titres, l'une en Arabe, l'autre en Anglais, se retrouvent donc dans cette compilation d'inédits, Muslims and Christians, en attendant d'autres du Soudan sur le même label Habibi Funk.

Kamal KeilaHabibi Funk 008: Muslims and Christians

2LP, parution le 6 juillet 2018

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