Dans la série des stars au pays du soleil levant totalement inconnu de ce côté de la planète, Takuro Yoshida s’impose là. Il faut dire que la carrière du bonhomme s’étend sur plusieurs décennies, et si l’on trouve ses albums sur les plateformes de streaming occidentales, ils n’ont pas une côte d’enfer.
Une figure du folk japonais
Né dans une famille qui a vécu en Corée avant de retourner au Japon après la guerre, Yoshida a été influencé par la musique dès son plus jeune âge. Son frère aîné, un pianiste de jazz, a joué un rôle crucial dans son intérêt pour la musique.
Yoshida a commencé sa carrière musicale en formant un groupe de rock inspiré des Beatles pendant ses années universitaires. Après avoir essuyé u échec auprès des maisons de production, il s’est tourné vers la musique folk, devenant une figure centrale de la scène musicale japonaise des années 1970. En 1972, il a signé avec CBS Sony et a connu un succès retentissant avec des chansons comme « 結婚しようKekkon shiyou », qui a marqué un tournant dans la reconnaissance de la musique folk au Japon. Yoshida a également fondé Four Life Records en 1975, une maison de disques dirigée par des artistes, ce qui a permis de promouvoir de nombreux talents émergents.
Togizōshi : un album paru en pleine contreverse
L’album qui nous intéresse a paru dans de drôles de circonstances. Le 23 mai 1973, Takuro Yoshida a été arrêté par des inspecteurs de la police préfectorale d’Ishikawa pour avoir prétendument enfermé une fan à Kanazawa. Même si les poursuites ont été rapidement abandonné, la plaignante ayant menti, il n’en demeure pas moins que la sortie de l’album Togizōshi semblait menacé. Mais Yoshida a souhaité qu’il paraisse quand même à la date prévue, le 1er juin. Et il se hisse en haut des charts. Il faut dire que Yoshida est sorti du folk pur et dur pour livrer un album varié qui commence par un funk rock assez inspiré, Karakkaze No Blues. S’ensuit une suite de ballades et de morceau pop rock de bonne qualité, le line up assurant une partie musicale de haute volée.
Yoshida a continué à influencer la musique japonaise. Il a écrit des chansons pour d’autres artistes et a produit des albums qui ont marqué l’industrie musicale. Yoshida a également été un pionnier dans l’utilisation de paroles personnelles et introspectives, (enfin, là, il faut croire sur paroles les sites japonais car bien évidemment, je ne comprends pas un mot de ce qu’il raconte) rompant avec les traditions du folk protestataire. Son style unique a inspiré de nombreux jeunes artistes et a contribué à l’évolution de la musique japonaise vers ce que l’on appelle aujourd’hui la J-pop.
En 1986, il a été classé parmi les dix plus grandes superstars des 30 dernières années par l’Association japonaise des radiodiffuseurs commerciaux.
Parmi la discographie pléthorique de Yoshida, tout n’est bien évidemment pas formidable, et les premiers albums semblent être les plus intéressant à écouter, notamment Ningen nante (1971) et Genki Desu (1972)
よしだたくろう* – 伽草子
Odyssey – SOLL-34-OD